Le législateur a restreint à deux filières la valorisation des biodéchets : le compostage et la méthanisation. Ces deux procédés s’inscrivent dans le modèle de l’économie circulaire, qui repose sur une logique de boucle où l’on recherche la création de valeur en limitant le gaspillage des ressources. Ainsi, dans l’économie dite « linéaire », un déchet est destiné à être incinéré ou enfoui, alors que dans l’économie circulaire, ce déchet est appelé à devenir, après transformation, une nouvelle ressource : dans le cas des biodéchets, cela équivaut à « rendre au sol ce qu’il nous a apporté ».
Le compostage consiste en la mise en fermentation de matière organique en présence d’oxygène (aérobie). Cela conduit à une dégradation, une recomposition puis une stabilisation de la matière organique en humus. Ce déchet organique ainsi composté est ensuite incorporé aux terres agricoles afin de les enrichir en éléments organiques, qui, pour partie, se transformeront en minéraux (essentiellement azote N et Acide Phosphorique P2O5 indispensables à la croissance des plantes).
La matière organique se transforme et se stabilise en un compost susceptible d’être distribué comme « amendement organique ». Différentes normes, telle que la NFU 44‑051 définissent précisément les caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques des produits ainsi obtenus et garantissent leur inocuité et leur caractère fertilisant. Si les analyses obligatoires démontrent le non-respect de la norme, le compost reste un déchet et présente un risque pour le sol (excès de métaux lourds, présence plastique non biodégradable, excès d’azote…). Dans ces conditions (statut de déchet), son « utilisation en agriculture ne peut intervenir que dans le cadre d’un plan d’épandage approuvé par les ICPE » précise Olivier Leviel.
Concept produit Compostage en vidéo :
Il s’agit également d’un procédé de dégradation de la matière organique, mais sans oxygène (anaérobie) et en absence de lumière. Cette dégradation dûe à des bactéries méthanogènes permet de produire du biogaz (méthane essentiellement), ainsi qu’un résidu contenant principalement de l’eau et de la matière organique : le « digestat ». Le biogaz peut être valorisé énergétiquement :
Le « digestat » contient de l’azote, du phosphore mais aussi de la matière organique à dégrader. Il peut être :
Le choix entre compostage et méthanisation est lié au type de déchet (la méthanisation est par exemple tout particulièrement adaptée aux déchets gras et sucrés ou humides, difficilement compostables en l’état) mais aussi à l’existence ou non de ces solutions de traitement au niveau local et de l’offre des prestataires.
Concept produit Méthanisation en vidéo :